La problématique des enfants de la rue dans la ville de Bukavu demeure un défi social et humanitaire de grande envergure. Malgré les efforts de nombreuses associations, groupes sociaux, bénévoles et organisations caritatives, la situation ne cesse de se dégrader, et chaque jour, de nouveaux enfants sont contraints à vivre dans des conditions de misère absolue. Leur nombre semble augmenter, et cela dans des zones stratégiques de la ville, comme au terrain de l’ISP/Bukavu, sur l’avenue P.E. Lumumba à Nyawera, et autour du rond-point Feu-Rouge.
Une jeunesse exposée à la rue et à ses dangers

Les enfants de la rue, communément appelés « Maibobo », sont souvent des mineurs âgés de 10 à 16 ans, filles et garçons, qui ont quitté leurs foyers pour diverses raisons. Certains sont devenus des mendiants cherchant leur survie quotidienne, tandis que d’autres sont contraints de commettre des actes répréhensibles, comme le vol, pour subvenir à leurs besoins. Leur situation est d’autant plus tragique lorsqu’on sait que certains d’entre eux, surtout les filles, sont victimes de grossesses précoces. Faute de ressources, ces jeunes mères ne parviennent pas à prendre soin de leurs enfants, entraînant ainsi des pertes de vies humaines ou des maladies graves chez les nourrissons.
Les causes de ce phénomène
La plupart des enfants de la rue à Bukavu viennent des territoires périphériques du Sud-Kivu, principalement de Kabare et Walungu, où la pauvreté et l’absence d’infrastructures de base favorisent leur exode vers la ville. Nombreux sont ceux qui expliquent leur présence dans la rue par l’abandon de leurs parents, incapables de subvenir à leurs besoins ou d’assumer leurs responsabilités parentales. Certains enfants, souvent privés d’éducation en raison de la pauvreté de leurs familles, cherchent à échapper à la misère en se réfugiant à Bukavu, espérant une vie meilleure, mais se retrouvent pris dans un cercle vicieux de survie dans la rue.
L’inaction face à un problème persistant
Malgré l’engagement de plusieurs acteurs humanitaires, le problème persiste et se complique au fil du temps. Les actions menées par les ONG et les ASBL ne semblent pas suffire pour résoudre cette crise. Les autorités locales, morales et gouvernementales restent encore trop discrètes sur cette question, alors que les médias pourraient jouer un rôle crucial dans la sensibilisation et la mobilisation des différents acteurs autour de cette problématique.
Une nécessité d’action collective

Il est grand temps que le gouvernement provincial, les autorités locales, ainsi que les organisations non gouvernementales intensifient leurs efforts pour mettre fin à cette situation. Un plan d’action concerté est nécessaire pour accueillir ces enfants, leur offrir une éducation, des soins de santé et un environnement sécurisé pour leur développement. Il serait également important de renforcer les structures familiales et communautaires, afin de prévenir de futurs abandons d’enfants et de lutter contre la pauvreté, qui reste la principale cause de cette migration urbaine.
Les médias, eux aussi, doivent prendre part à ce combat en sensibilisant l’opinion publique sur la situation dramatique de ces jeunes et en créant un élan de solidarité envers eux. Si des solutions concrètes sont mises en place rapidement, il est possible de récupérer ces enfants et de les intégrer dans la société, en les aidant à devenir des citoyens responsables et épanouis, capables de contribuer positivement au développement du pays.
Conclusion

La situation des enfants de la rue à Bukavu est un problème complexe et multifactoriel qui nécessite une action collective et urgente. Les autorités, les ONG, les médias et la société civile doivent se mobiliser pour offrir une alternative viable à ces jeunes, souvent victimes d’un système défaillant. Si des mesures appropriées sont prises, ces enfants pourraient retrouver un avenir plus prometteur, loin de la rue et de ses dangers. Il est encore possible de faire en sorte qu’ils servent dignement leur pays et la société dans les années à venir.