JEAN JACQUES NDALA, L’ARBITRE DEVENU STAR : UN SYMBOLE DE RÉSILIENCE DANS UN MÉTIER NÉGLIGÉ EN RDC.

Quand on pense aux stars du football
congolais, ce sont généralement les joueurs qui viennent à l’esprit : des buteurs prolifiques, des milieux élégants, ou des gardiens héroïques. Très rarement, l’on pense à ceux qui rendent ce spectacle possible, les arbitres. Et pourtant, un nom commence à briser cette invisibilité : Jean Jacques Ndala, arbitre international congolais, récemment sélectionné pour officier à la Coupe du monde des clubs. Une consécration exceptionnelle pour un homme issu d’une région où le métier d’arbitre est souvent relégué à l’arrière-plan, voire méprisé.

Au Congo et dans de nombreux pays africains, être arbitre n’est pas perçu comme une vocation sérieuse. Il s’agit souvent d’un « plan B », exercé par passion ou par défaut. Les conditions de travail sont précaires, les moyens logistiques faibles, et les pressions politiques ou communautaires omniprésentes. L’arbitre est rarement respecté ; il est vu comme un simple exécutant, un fusible facile à faire sauter en cas de défaite.

Dans ce contexte, l’émergence de Jean Jacques Ndala prend des allures de miracle. Mais en réalité, son succès est le fruit d’un travail acharné, d’un professionnalisme constant, et d’une passion qui a résisté à tous les vents contraires. Il n’a pas simplement arbitré des matchs, il a donné de la dignité à son métier.

Sa sélection à la Coupe du monde des clubs n’est pas seulement une reconnaissance individuelle. C’est un message fort envoyé à la jeunesse africaine : on peut réussir dans le football sans être joueur. On peut devenir une figure respectée en tenant un sifflet, pas seulement un ballon.

Il serait temps que les fédérations nationales, les médias, et les acteurs du sport en Afrique revoient leur rapport à l’arbitrage. Former, encadrer et valoriser les arbitres ne doit plus être une option, mais une priorité. Car sans arbitre compétent, pas de jeu équitable, pas de développement du football local.

Aujourd’hui, Jean Jacques Ndala représente bien plus que la République démocratique du Congo. Il est un ambassadeur de l’excellence africaine, une preuve vivante que le professionnalisme n’est pas l’apanage de l’Europe ou de l’Amérique du Sud. Il est aussi un miroir tendu à nos dirigeants sportifs : et si vous commenciez à investir sérieusement dans ce métier que vous avez trop longtemps ignoré ?

Jean Jacques Ndala n’est pas un arbitre comme les autres. Il est devenu une légende vivante d’un métier qu’il faut cesser de mépriser. Son sifflet résonne aujourd’hui dans les plus grandes compétitions du monde ; espérons qu’il résonnera aussi dans les consciences africaines.

Patrick Mulemaza…

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