Alors que les tensions géopolitiques entre grandes puissances s’intensifient, la République Démocratique du Congo (RDC) se retrouve, une fois de plus, au cœur d’un conflit d’influences. Ce 28 août, la Russie a accusé l’Ukraine d’avoir fourni des drones au groupe terroriste ADF (Forces Démocratiques Alliées), actif dans l’Est du Congo. Une déclaration qui intervient dans un contexte déjà sanglant : à Oicha, dans le territoire de Beni (Nord-Kivu), deux civils ont été tués et plusieurs habitations incendiées lors d’une nouvelle attaque des ADF.
L’ambassade de Russie à Kinshasa affirme détenir des preuves montrant une « implication indirecte de l’Ukraine dans le soutien logistique aux ADF » à travers la livraison de drones militaires, utilisés notamment pour des repérages de positions des FARDC (forces armées congolaises). Kyiv, de son côté, n’a pas encore réagi à cette accusation, jugée par certains analystes comme une manœuvre politique russe dans le cadre de la guerre d’information avec l’Occident.

Si cette allégation s’avérait fondée, elle introduirait un nouveau niveau de complexité dans le conflit congolais, où des puissances extérieures utiliseraient des groupes armés comme relais d’influence dans la région des Grands LacsDans la nuit du 27 au 28 août, les ADF ont attaqué la commune d’Oicha, faisant au moins deux morts parmi les civils et provoquant l’incendie de plusieurs maisons. Cette attaque s’ajoute à une série de violences récurrentes dans le territoire de Beni, malgré la présence des FARDC et des opérations conjointes avec l’armée ougandaise (UPDF).
La population locale vit dans la peur permanente, et les attaques des ADF, souvent imprévisibles, continuent de saper la confiance envers les autorités congolaises et la communauté internationale.

Les accusations russes contre l’Ukraine posent une question lourde : les conflits géopolitiques mondiaux sont-ils en train de se répercuter directement dans des zones en crise comme la RDC ? Si les ADF, affiliés à l’État islamique, reçoivent effectivement un soutien extérieur, cela révélerait une dimension transnationale du terrorisme dans la région. Cela obligerait aussi Kinshasa à repenser sa stratégie sécuritaire et diplomatique.
Entre accusations diplomatiques et réalité sur le terrain, la RDC semble prisonnière d’une guerre à plusieurs fronts : locale, régionale et internationale. Face à cela, une coordination plus forte entre services de renseignement, partenaires africains et acteurs internationaux devient cruciale. Pendant ce temps, à Oicha et ailleurs, les populations attendent surtout la paix.
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