Goma, Nord-Kivu — Depuis plusieurs mois, les dépôts pharmaceutiques de la ville de Goma font face à une double crise qui menace sérieusement la disponibilité des médicaments dans la région. D’un côté, un problème persistant d’approvisionnement ; de l’autre, une récente augmentation des taxes imposée par les autorités locales. Ce cumul de difficultés pousse plusieurs pharmaciens à envisager la fermeture de leurs établissements.
En pleine province du Nord-Kivu, région déjà marquée par l’insécurité et l’instabilité, l’accès aux soins médicaux abordables et de qualité devient de plus en plus incertain. La chaîne d’approvisionnement pharmaceutique, essentielle au bon fonctionnement du système de santé, est désormais fragilisée par des retards, des pénuries et des coûts de transport élevés. À cela s’ajoute une nouvelle pression fiscale décidée par les autorités locales, jugée « injuste et« Nous étions déjà en difficulté à cause des problèmes d’importation et de logistique. Mais avec cette hausse des taxes, il devient pratiquement impossible de continuer à faire fonctionner nos dépôts sans pertes », témoigne un pharmacien du quartier Katindo. Selon plusieurs sources, certains dépôts n’ont plus reçu de nouveaux médicaments depuis plus de deux mois.
Les conséquences directes sont multiples : raréfaction de certains médicaments essentiels, flambée des prix pour les patients, et un risque accru de recours à l’automédication ou au marché noir. Cette situation soulève également des inquiétudes sur la sécurité sanitaire, car les ruptures de stock prolongées peuvent entraîner la résurgence de certaines pathologies mal soignées.
Face à cette crise, les pharmaciens appellent les autorités à revoir leur politique fiscale, à mettre en place des mesures d’accompagnement et à faciliter les procédures d’approvisionnement. Pour eux, il ne s’agit pas seulement d’un combat commercial, mais d’un enjeu de santé publique.
Patrick MULEMAZA…
