Goma, RDC : Le dimanche 1er juin 2025 restera gravé dans les cœurs des enfants de l’orphelinat A.ma.ma.tu, situé dans la province du Nord-Kivu. Ce jour-là, un groupe de jeunes bénévoles réunis sous le nom « Amani Charity » littéralement « Charité de la paix » a organisé une activité caritative destinée à redonner sourire, chaleur humaine et espoir à des enfants qui en ont désespérément besoin.
Dans une région meurtrie par l’instabilité chronique, les conflits armés et la précarité, de tels gestes prennent une résonance toute particulière. Malgré leurs moyens modestes, les membres d’Amani Charity, tous originaires du Sud et Nord-Kivu, ont uni leurs forces pour offrir un repas et un moment de joie aux orphelins.
L’événement a été rendu possible grâce à la générosité des parents des membres du groupe, mais aussi avec l’appui de quelques organisations locales partenaires, telles que The Future of Congo, Free Congo, et d’autres structures solidaires.

Eddy Murhabazi, coordonnateur du groupe Amani Charity, témoigne avec émotion :
« Grâce à l’implication des familles et à la collaboration de certains groupes amis, nous avons pu réaliser cette activité. Ce n’est pas grand-chose sur le plan matériel, mais c’est immense sur le plan humain. Chaque sourire d’enfant que nous avons vu ce jour-là est une victoire contre la souffrance. »
Il est essentiel de replacer cette action dans son contexte : l’est de la République Démocratique du Congo traverse actuellement une grave crise sécuritaire et humanitaire. Des milliers de personnes ont été déplacées, les infrastructures sociales sont affaiblies, et les populations vivent dans une précarité grandissante. Dans ce décor sombre, les actes de bienveillance, aussi simples soient-ils, deviennent des actes de résistance et de dignité.
Pour Amani Charity, il ne s’agit pas simplement de poser un geste ponctuel, mais de créer une dynamique de solidarité au sein de la jeunesse kivucienne et congolaise en général.
Le groupe souhaite devenir un catalyseur de changement positif, en inspirant d’autres jeunes à agir pour leur communauté.
un autre membre du groupe ranconte :
« Nous voulons servir d’exemple », explique l’un des membres. « Nous croyons que même avec peu, on peut faire beaucoup. Nous invitons les jeunes de notre région et d’ailleurs à se mobiliser, à ne pas attendre d’avoir tout pour commencer à faire le bien. »

Un appel à la communauté nationale et internationale
Les membres d’Amani Charity lancent également un cri du cœur au reste du monde. Conscients que leurs efforts seuls ne suffiront pas à répondre aux immenses besoins des populations vulnérables, ils appellent à une solidarité plus large.
« Nous venons auprès de vous pour demander de l’aide », déclare un autre membre du groupe. « Nos frères et sœurs souffrent. La situation est critique. Nous avons besoin de soutien matériel, moral et surtout d’une attention humaine face à ce que nous vivons ici. »
Une jeunesse résiliente et engagée
Le cas d’Amani Charity illustre une vérité souvent oubliée dans les récits dominants sur l’Afrique centrale : au cœur même de la douleur et de la désolation, émerge une jeunesse engagée, responsable et courageuse. Ces jeunes ne cèdent pas au découragement. Ils croient à un avenir meilleur et s’impliquent activement pour le construire.
Au-delà de l’action caritative du 1er juin, Amani Charity rêve d’étendre son action. Le groupe envisage d’organiser des campagnes de sensibilisation, des collectes de vivres, des visites régulières dans les centres pour enfants vulnérables, et à terme, de structurer un réseau de jeunes bénévoles à l’échelle nationale.

Conclusion
Dans une région où les nouvelles sont souvent synonymes de tragédies, des initiatives comme celles d’Amani Charity méritent d’être saluées et soutenues. Elles nous rappellent que la paix ne se construit pas uniquement par les armes ou les grandes conférences internationales, mais aussi, et surtout par des gestes concrets de compassion, de solidarité et d’humanité.
Si la jeunesse est l’avenir d’un pays, alors cette jeunesse congolaise, debout malgré les vents contraires, est déjà un symbole d’espoir.
Patrick Mulemaza